Marie Josèphe Rose Tascher de la Pagerie nait le 23 juin 1763 en Martinique. Elle deviendra la première épouse de Napoléon 1er et impératrice des Français. Fille de colons assez fortunés, elle grandit sur son ile qu’elle ne quittera qu’en 1777 pour épouser François de Beauharnais. Mais le couple bat de l’aile rapidement, son mari dilapidant sa fortune et accumulant les maitresses. Lorsqu’ils s’éloignent l’un de l’autre, 8 ans plus tard, elle en profite pour parfaire son éducation. Elle s’installe ensuite à Paris où elle gravite auprès de la cour de Louis XVI et des officiers, après quelques allers-retours dans son pays natal.
Elle a eu deux enfants, Eugène Rose et Hortense Eugénie. Lorsque la révolution éclate, son mari est président de l’Assemblée Constituante et joue un rôle important dans la fuite du roi à Varennes. C’est ainsi qu’il est arrêté et exécuté, et que Marie Josèphe ne donne pas cher de sa propre vie. Emprisonnée à la prison de Carmes elle évite de peu la guillotine. Elle en sortira indemne en 1794 devant beaucoup à ses charmes créoles la clémence des hommes. Elle devient alors, entre autres, la maîtresse du Vicomte de Barras, personnage incontournable du Directoire. Pour qu’elle se détache de lui, il ne trouve rien de mieux que de la présenter à l’officier Napoléon Bonaparte. Ce dernier en tombe fou amoureux, tandis qu’elle voit bien plus loin qu’une sortie de secours financière, consciente du potentiel politique charismatique de Bonaparte. C’est lui qui décide d’appeler sa chère veuve Joséphine, car trop d’hommes avant lui ont susurré le prénom de Josèphe dans la couche de la belle. Il n’a que 27 ans et l’épouse civilement le 9 mars 1796. À peine mariée il doit partir en campagne pour l’armée d’Italie, qu’il dirige. Joséphine place ses pions visant les plus hautes sphères de l’état. Elle continue de séduire à tout va, notamment le capitaine des hussards Hyppolite Charles, avec lequel elle entretiendra une longue liaison. S’ensuivent des années de conflits où elle suit son époux, en pleine ascension sociale. Il l’adore, elle minaude. Il s’éloigne, elle a peur de le perdre. Intimement liés, ils traversent des époques gouvernementales particulièrement intenses, et l’attraction du pouvoir tient une place prépondérante dans leur relation. Les événements politiques se succèdent, dont Napoléon sort le plus souvent victorieux même si les frasques de son épouse finissent par l’épuiser.
Lorsqu’il rentre de sa campagne d’Égypte, il songe un temps divorcer puis se résout à vivre lui aussi une vie amoureuse dissolue. Il sera nommé consul suite au coup d’État du 18 brumaire, en décembre 1799. Il épouse religieusement Joséphine le 30 octobre 1804 et se fait sacrer empereur le 2 décembre par le pape Pie VII. À ses côtés elle devient impératrice, tandis qu’il lui pose la couronne sur la tête. Mais le manque d’héritiers sera une nouvelle épreuve pour le couple, d’autant que Joséphine est assez mal vue par les proches de Bonaparte qui la soupçonnent d’être une faiseuse de troubles. Sa position est de plus en plus fragilisée par cette situation. D’autant que deux des maitresses de Napoléon viennent de lui donner des enfants. Elle se retire en ses terres lorsque le divorce est prononcé le 16 décembre 1809 même si elle conserve son titre et si l’empereur continue de lui rendre de fréquentes visites dans son château de Malmaison où elle aime à graviter autour de ses enfants, ses petits enfants, ses amants, ses amis. Dépensière, coquette, séductrice, passionnée de décoration et de botanique, elle organise manifestations et diners, recevant des hôtes venus du monde entier comme le tsar de Russie Alexandre 1er. Au lendemain de la visite de ce dernier, elle meurt d’une pneumonie infectée le 29 mai 1814. Napoléon Bonaparte mourra quant à lui le 5 mai 1821 à Saint Hélène, où il fut déporté six ans plus tôt.
Amis, amants, tourmentés, passionnés, ils ont laissé leur empreinte magnifique et fusionnelle dans l’Histoire de France avec un grand H.