Jeanne Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, nait le 29 décembre 1721 à Paris. Sa mère multiplie les relations adultères tandis que son père, financier, est régulièrement amené à voyager. C’est pourquoi sa filiation reste douteuse, tout comme celle de sa fratrie. Les parents finissent par se séparer, et la petite Jeanne Antoinette est envoyée à l’âge de 8 ans au couvent des Ursulines de Poissy comme l’étaient à l’époque toutes les petites filles de la bourgeoisie. C’est ici qu’elle parfait son éducation, avant de finir par épouser, à 20 ans, Charles Guillaume le Normand. Elle lui donnera une fille Alexandrine Jeanne. Mariée, elle fréquente les beaux salons de la capitale et côtoie toute l’intelligentsia. D’une grande beauté elle est très courtisée, et ses proches la pousse vers la cour, dans le but qu’elle devienne la favorite du roi, une mission dont elle s’acquittera à merveille, une fois son époux éconduit. Elle croise Louis XV pour la première fois en 1745 lors d’un bal masqué, alors que sa maitresse de l’époque, la Duchesse de Châteauroux vient de décéder.
Louis XV est né à Versailles le 15 février 1710, dans la famille Bourbon. Duc d’Anjou. Orphelin à l’âge de 2 ans et de lignée royale il devient Dauphin du royaume de France. Très jeune il prend à cœur sa mission et reçoit l’éducation qui sied à son rang. Il grandit ainsi, avant d’être sacré et couronné à Reims le 27 octobre 1722. Après maintes péripéties et plusieurs promises, il épouse finalement Marie Leszczynska, la fille du roi de Pologne. Vingt ans s’écoulent où il règne en maître absolu, respecté de tous, bien aimé de ses sujets et toujours accompagné d’une cour impressionnante. Lorsqu’il rencontre la marquise de Pompadour, il en tombe fou amoureux. Il lui attribue une terre afin qu’elle puisse devenir dame d’honneur de la Reine, mais surtout pour l’avoir toujours à ses côtés. Comme elle appartient au Tiers État et au monde de la finance, elle est relativement mal vue de l’aristocratie qui gravite autour du roi. On lui reproche de se commettre avec une roturière et de se laisser influencer par la bourgeoisie. Quant aux enfants du roi, ils la surnomment « maman putin ». Mais la marquise fait peu cas des critiques qui lui sont assénées. Auprès de son roi, elle développe les arts, et se positionne en mécène dans de nombreux domaines. Elle est logée à Versailles entourée d’artistes, d’écrivains, de philosophes et ses diners sont très courus. Elle fait la pluie et le beau temps auprès du roi. Elle est son amante, puis son amie et sa confidente, et lui choisit même ses nouvelles maitresses de peur d’être détrônée de sa place de favorite. Elle a mis en place une stratégie bien rodée, et lorsque l’une d’entre elles se fait plus pressante auprès du roi, elle lui présente une autre belle, bien plus jeune et souvent vierge. C’est elle qui lui « offrira » ainsi Marie Louise O’Murphy, qui a 15 ans à peine, et auquel le roi s’attachera durant trois ans. Lorsque Marie Louise accouche d’une fille, la Pompadour la chasse et la marie à un sombre auvergnat.
La légende raconte qu’elle a agi ainsi pour se racheter auprès des dévots, mais il y a fort à parier que la jeune femme prenait de plus en plus de place auprès de Louis XV. La Pompadour, comme on l’appelle désormais déploie ses pions, suggère des décisions, et occupe finalement le poste de premier ministre du roi, siégeant au Conseil. Elle perd sa fille unique, alors qu’elle n’a jamais pu donner d’enfant au roi, accumulant les fausses couches. Sa santé se fait de plus en plus fragile, elle contracte une pneumonie foudroyante. Elle meurt le 15 avril 1764 au château de Versailles où elle fut de toujours la seule favorite à décéder dans la royale demeure. Le roi, à sa manière, lui sera resté fidèle toute sa vie, l’écoutant comme une amie, la vénérant comme une amoureuse. Après sa mort, Marie Louise refera une apparition et un enfant de plus, avant d’être à nouveau chassée par la Comtesse du Barry nouvelle favorite en titre.
Louis XV mourra de petite vérole le 10 mai 1774, dix ans après la Pompadour.