Le prince Kurram, plus connu sous le nom de Shah Jahan, qui signifie « roi du monde » naît en 1592 et commande l’Empire moghol dès l’année 1627. Il est le fils de Jehengar, le 4e empereur moghol d’Inde. Il hérite ainsi du plus vaste empire du monde.
Arjumand Banu Begam, surnommé Mumtaz Mahal, « la merveille du Palais », est l’une de ses épouses. Elle est née en 1593 et sa beauté est renommée.
Le prince héritier et la jeune fille sont très jeunes lorsqu’ils se rencontrent à Agra, dans le nord de l’Inde. Adolescents, ils tombent éperdument amoureux l’un de l’autre. En ces temps où les mariages sont le plus souvent arrangés pour des causes d’alliance politique des régions, l’amour pur et éternel du Shah Jahan et de Mumtaz s’inscrit dans la légende. La beauté inégalée de l’une et la prestance et la forte personnalité de l’autre les poussent l’un vers l’autre.
Ils se marient enfin en 1612 après quelques années de luttes familiales et de contraintes au cours desquelles Kurram a dû épouser deux autres jeunes femmes. Ainsi, Mumtaz, troisième épouse du Shah Jahan, devient très vite sa favorite. Au fil des ans, elle accompagne son mari dans ses combats, et ses conquêtes. Désireux d’étendre l’Empire moghol, et de poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs, Kurram a le goût de l’aventure et du faste. Présente et douce, la princesse préférée se rend indispensable aux yeux du souverain qui possède un véritable harem. Elle le guide, l’épaule et le soutient, rôle alors peu concédé aux épouses. Elle lui donne quatorze enfants durant leurs dix-neuf années de vie commune.
Mais la tragédie scelle la légende de leur couple. En mettant au monde leur quatorzième enfant, elle meurt. Son époux est près d’elle. Juste avant de mourir, elle lui arrache la promesse d’édifier un monument égal à la pureté de leur amour commun et indestructible, qui a traversé toutes ces années. Un lieu de culte significatif de leur éternelle passion l’un pour l’autre.
Effondré, le shah Jahan respecte les vœux de sa bien-aimée et se lance dans la construction du palais du Taj Mahal. L’édifice sera son obsession durant les 22 années de sa construction. Il coûtera des millions de roupies et entraînera la mort de dizaines d’ouvriers. Les plus belles pierres précieuses d’Inde et du monde le recouvriront. Sa réalisation en marbre blanc et pur à l’image de l’amour que les époux se portaient est une merveille architecturale. Fidèle et amoureux le grand moghol n’aura de cesse de tenir sa promesse pour bâtir ce mausolée, véritable hymne à l’amour, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Mumtaz, qui avait été inhumée temporairement en 1631, rejoint enfin sa somptueuse et dernière demeure en 1654. Le Shah Jahan tombe malade et le pouvoir est disputé par ses fils, dont Aurangzeb qui finit par faire enfermer son père. De sa cellule, il contemple le Palais du Taj Mahal construit pour sa belle.
La légende dit qu’il finit par mourir, tourné vers cette lumière, celle de son amour éternel.