L’action se déroule durant la Deuxième Guerre mondiale, dans la ville marocaine de Casablanca, qui est alors sous contrôle du gouvernement français de Vichy.
Bogart incarne Rick Blaine, un américain expatrié, à la personnalité revêche et tenancier d’un night-club. S’y côtoient des fonctionnaires français corrompus, des nazis, des réfugiés politiques et des malfaiteurs, ces derniers espérant obtenir ici un visa pour les États-Unis. Un haut émissaire nazi arrive à Casablanca pour enquêter sur l’assassinat de deux nazis avec l’aide du chef de la police vichyssoise. Il semble que la clé de l’énigme se situe dans les bas fonds de cet American Café, fréquenté tous les jours par une foule cosmopolite. Rick est peu enclin à sauver le monde et laisse toutes sortes de trafics se dérouler dans son bar. Jusqu’à ce qu’arrive Ilsa, la femme qu’il a adoré avant l’occupation et qui l’a quitté brusquement. Elle est désormais mariée au chef de la résistance française, Victor Laszlo, échappé d’un camp de concentration, et qui souhaite rejoindre les USA. Pour les beaux yeux de son ancienne maitresse, Rick sort de sa léthargie, et favorise la fuite du couple afin de les sauver, sacrifiant par la même occasion son amour, en s’engageant du côté des alliés et en prenant des risques considérables.
Casablanca met l’accent sur des vertus humaines, héroïques et amoureuses. Elle démontre que la passion peut faire passer de l’état le plus désabusé à l’investissement moral le plus abouti. Transformé par la rupture en un personnage aigri, Rick le cynique est transcendé et investi d’une mission universelle lorsque sa bien aimée ré apparait. Par sa présence et le danger qu’elle court, elle extrait le meilleur de lui. Il devient un héros mythique, portant sa pierre à l’édifice de la paix mondiale et accomplissant l’inattendu pour le bonheur de celle qu’il n’a jamais cessé d’aimer. Mélodrame romantique, le film contribuera à édifier la légende d’Humphrey Bogart et à révéler la beauté envoutante de sa partenaire, Ingrid Bergman. L’histoire d’amour impossible à vivre qui les remet sur le chemin l’un de l’autre est rendu à l’excellence par la lumière en noir et blanc du film.
Charismatiques, ils incarnent tous deux des valeurs solides, celles qui font passer les intérêts de la nation avant leurs propres intérêts. L’idée de sacrifice y est très présente. À l’ambiance de la pellicule vient s’ajouter la bande son romantique à souhait, avec le morceau « As time Goes By » qui contribue à entretenir l’atmosphère tragique et la perception incontournable d’une fin évidente. Un amour condamné d’avance, mais qui renait de ses cendres pour déplacer des montagnes, avant que de se liquéfier dans un avenir impossible. Le scénario s’est imposé à une époque où l’on ne voyait jamais à l’écran une femme mariée quitter son époux pour quelqu’un d’autre, encore moins dans un contexte patriotique, cher à l’Amérique.
Une idée qui récompensera son auteur de trois oscars, et classera le film parmi les œuvres d’amour les plus romantiques de tous les temps.