L’histoire commence en Écosse au 19e siècle et se déroule ensuite en Nouvelle-Zélande. Ada, une jeune pianiste, quitte sa terre natale avec sa petite fille, pour se rendre en cette terre inconnue où son père l’envoie. Alistair Stewart, le colon joué par Sam Neil, s’est proposé pour fonder famille et l’accueillir en ces territoires lointains. La jeune femme a accepté de venir à une seule condition : que son piano l’accompagne. Lorsqu’elle accoste enfin, elle est reçue par Alistair et son ami Baines. Mais le nouvel époux refuse de s’encombrer de l’instrument. La scène du film est déchirante et d’une esthétique absolument splendide, avec le piano abandonné sur le rivage, posé dans le sable comme un fantôme, seul moyen de s’exprimer dont dispose Ada. Quelques jours plus tard, en absence de Steward, Ada et sa fille Flora se rendent sur la plage avec Baines, et tandis qu’elle se met au piano pour entamer une mélodie, ce dernier décide de ne pas laisser croupir l’instrument et de le ramener chez lui, en échange d’un terrain qu’il cède au colon, soucieux d’agrandir sa propriété.
De plus, il ajoute qu’Ada devra lui enseigner la musique et se rendre chez lui chaque jour. Baines est un illettré, ce qui n’empêche en rien sa sensibilité envers Ada et la pratique de son art. Plus à l’aise avec les Maoris dont il porte les rituels tatoués qu’avec ses concitoyens, il ressent une vive attirance pour elle. D’apparence austère, il sait que celle qui a refusé de consommer son mariage cache un physique sensuel, qui ne demande qu’à s’épanouir. Il pressent sa sensibilité féminine et musicale. Il lui propose en cachette un marché sous prétexte de leçons de piano. Elle devra gagner l’accès à son piano, touche par touche, petit à petit, en acceptant un contact sensuel avec lui, également progressif. Tandis qu’elle se laisse apprivoiser pour pouvoir jouer, elle se plie avec fascination à cette nouvelle volupté. Visite après visite, elle reprend possession de son piano et se livre à des jeux érotiques avec cet homme qui dont elle tombe. Leur relation perverse effraie la petite Flora qui en délivre le secret à son beau père. Touché dans son amour propre, il décide de la séduire et de la séquestrer. Elle accepte dans un premier temps ce marché, mais son attirance pour Baines est telle qu’elle finit par s’enfuir pour le retrouver. Alistair devenu fou lui coupe un doigt pour l’empêcher de jouer, rien n’y fait. Devant l’échec de son couple, il demande à Baines de partir loin avec Ada.
Elle embarque avec lui sur une immense pirogue, accompagnée de son piano. Il est lourd et la navigation est hasardeuse. Ada demande alors à son amant de jeter le piano par-dessus bord, ce qu’il fait. Mais elle est prise au piège de la corde qui s’enfonce dans les profondeurs et l’entraine dans l’océan. Elle pense et souhaite mourir, vivant comme un signe du destin cet ultime attachement au piano. Au dernier moment, dans un sursaut, elle ôte la chaussure retenue prisonnière par la corde et remonte en surface, hissée à bord par les Maoris. Les dernières images du film la montrent dans un bel intérieur où elle vit avec Baines, ré apprenant à parler et jouant du piano malgré sa prothèse en métal. Une belle histoire d’amour musicale, sur fond de persévérance, de croyances, de larmes, et de grands sentiments.
Malgré son handicap, Ada ne se laisse jamais asservir et découvre la sensualité, l’amour physique et la passion auprès d’un homme auquel rien ne la prédestinait.