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Dom Juan ou le Festin de Pierre est une pièce en 5 actes et en prose dont les premières représentations eurent lieu en 1665 à Paris. Elle raconte les manigances amoureuses de Dom Juan Ténorio, tandis qu’il est accompagné de son fidèle valet, Sganarelle.
Interdite par le roi un an avant pour avoir été jugée inconvenante, l’histoire est revisitée pour offrir un spectacle drôle. Plus tard, le romantisme s’emparera du personnage principal pour en faire un héros plus romanesque. En littérature, l’impact de Dom Juan, en tant que personnalité charismatique, semble être plus important que les ouvrages qui s’y rapportent.
Lorsque l’histoire débute, l’on est immédiatement dans le vif du sujet. Sganarelle le valet, discute avec l’écuyer d’Elvire, qui a été enlevée d’un couvent, épousée puis abandonnée par Dom Juan. Il doit expliquer que son maître est guidé par ses passions et ses pulsions, qu’il est un inconstant, plus intéresser par la conquête que la possession éternelle.
Les liens du mariage n’ont rien de sacré pour lui. Lorsque l’écuyer, dépité, se retire, c’est au tour de Dom Juan d’entrer en scène. Avouant ses travers, il raconte qu’il s’est mis en tête d’enlever une jeune femme sur le point d’en épouser un autre. C’est pour mettre à bien cette nouvelle mission et satisfaire son désir, qu’il est revenu ici, en ces lieux où il fut accusé quelques mois auparavant d’avoir tué un Commandeur. Dom Juan n’a donc aucune jugeote, ne pensant qu’à ses élucubrations qui visent à séduire les femmes, sans jamais prêter attention aux dangers ni aux représailles, qu’il pourrait susciter. Elvire arrive ensuite et s’en prend à Dom Juan, l’accusant et lui promettant l’enfer pour ce qu’il lui a fait vivre. Mais Dom Juan est tout à son nouveau plan, et se moque bien de ses menaces.
L’enlèvement de sa présumée nouvelle conquête est un échec. Dom Juan est ridiculisé, il est sauvé de la noyade par le jeune Pierrot, et alors qu’il se remet à peine, il ne peut s’empêcher de conter fleurette à une jeune paysanne, Mathurine. Ceci avant qu’il n’aperçoive la jolie Charlotte et ne se mette en tête de l’épouser. S’ensuit une situation incroyable dans laquelle Dom Juan jongle entre les deux femmes, déclarant successivement son amour à l’une puis à l’autre, les assurant à chaque fois de l’exclusivité de ses sentiments. Mais il est averti que des hommes le cherchent. Pour leur échapper, il demande à son valet d’intervertir leurs vêtements.
Sur le tombeau du Commandeur, il se fait ironique et convie sa statue à venir dîner à ses côtés. La statue acquiesce sous l’œil effrayé du valet. Rentré chez lui, les visiteurs se succèdent tandis qu’il soupe. Parmi eux, son créancier, son père et Elvire dans une dernière tentative. Puis la statue du commandeur arrive et l’invite à dîner pour le lendemain. Faisant croire qu’il est séduit par l’idée de Dieu, Dom Juan accumule les fautes, et n’éprouve jamais le besoin de se repentir. Devant tant de mépris, alors que d’autres apparitions d’inspiration divine ont eu lieu, la statue vient chercher Dom Juan pour le conduire aux portes de l’enfer.
L’arrogance et le caractère grotesque de Dom Juan, captivé par sa propre débauche, insensible aux souffrances et aux préoccupations des autres sont au cœur du récit.