Bercée par les romans à l’eau de rose, Emma a grandi dans un couvent, avant d’épouser Charles Bovary, officier de santé, qui ne correspond en rien à ses grands rêves d’aventures. Invitée à un bal, dans un château, elle réalise à quel point cette vie rêvée est offerte à d’autres.
Elle s’enferme alors dans la déprime, jusqu’à ce que Charles ne décide de déménager pour égayer ses jours. Dans ce nouveau bourg, elle rencontre les personnalités locales, un peu grisée par tous ces hommes alentour. Parmi eux le pharmacien, Monsieur Homais, le Curé Bournisien, le clerc de notaire Léon Dupuis et le séducteur et châtelain Rodolphe Boulanger.
Lorsqu’elle donne naissance à sa fille Berthe, Emma éprouve là encore un sentiment d’insatisfaction : elle eut tant et tant préféré un fils. Elle délaisse de plus en plus son mari, qui fait pourtant tout pour la rendre heureuse et puis son enfant, qu’elle confie à la nourrice. Seules comptent ses dépenses futiles pour de magnifiques étoffes.
Elle se prête de plus en plus au jeu des avances de quelques-uns de ces messieurs. Elle ne mettra pas longtemps à résister au beau Rodolphe. Les ragots vont bon train, mais rien ne l’arrête. Croyant vivre sa passion à la manière des contes de fées dont elle se nourrit depuis toujours, elle est fort étonnée lorsque son richissime amant refuse de s’enfuir avec elle, bien trop attaché à son statut auprès de la petite communauté provinciale. Lorsqu’il l’abandonne, elle croit mourir, envisage le suicide et méprise de plus en plus Charles. Pour la distraire, alors qu’il s’est endetté pour elle, son mari l’emmène au théâtre en ville, à Rouen, où ils rencontrent Léon, qui avait autrefois sollicité Emma. Immédiatement, la jeune femme est transformée et se lance à corps et cœur perdu dans cette nouvelle liaison.
Chaque semaine, Emma se ruine pour rejoindre son amant dans de belles tenues. Spontanée, elle a beaucoup de mal à vivre cette relation dans l’ombre, et son infidélité est supposée par tous. Mais l’ennui a vite fait de la reprendre, de même que la folie acheteuse. Elle a accumulé de nombreuses dettes auprès de l’usurier Heureux, tant et si bien qu’il saisit ses biens. Pour faire face à ses créances, elle appelle au secours tous ses courtisans, y compris Rodolphe, avec lequel elle se dit prête à tout. Comprenant qu’elle a perdu l’esprit Emma n’a plus d’issu à la situation dans laquelle elle s’est elle-même retranchée.
Son sentimentalisme ne lui a guère rendu service, elle ne peut rembourser ce qu’elle doit et tous les hommes de sa vie se détournent d’elle, excepté ce bon Charles. Elle décide d’en finir une fois pour toutes et avale de l’arsenic. Elle meurt dans d’atroces souffrances laissant Charles à son désespoir. Jusqu’au jour où il trouve les missives enflammées des amants de sa femme Rodolphe et Léon. Dupé et ruiné, il finit par mourir de chagrin, tandis que la petite Berthe sera élevée à la dure par sa tante. La vie d’Emma n’aura été qu’un long combat contre les idées noires, qu’elle noyait dans ses lectures, sans être capable de jouir de ce qu’elle possédait.
L’idéalisme de Madame Bovary n’est pas assouvi. Elle qui rêvait de romantisme et d’élans amoureux, ira de déception en déception, dans une Province trop étriquée pour elle.
